Les silences de l'hiver de Benjamin Murcy


Année d'édition : 2017
Edition : Rebelle
Nombre de pages : 212
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 
Je m'appelle Olivier et je suis un criminel. Il y a dix ans, j'ai tué un gosse une nuit d'hiver. Accident de voiture sur une route de campagne, pas eu le temps de freiner. Mon père a effacé les traces. Depuis, lui et le spectre du gamin dirigent ma vie. Cette année est différente, ma femme attend notre premier enfant. Sa venue est inacceptable. Mon silence m'étouffe trop. Je n'ai personne à qui parler.

mon avis :


Les silences de l'hiver est un thriller mêlé d'une pointe de surnaturel. La thématique de la culpabilité et du crime jamais dénoncé est ici décortiqué par l'auteur pour nous proposer un roman rapide à lire et intéressant.

Sans pour autant être l'histoire du siècle, pour son premier roman, l'auteur se défend bien et pose là une histoire argumentée et intrigante. Olivier est un homme plutôt attachant qui n'a jamais eu de chance dans sa vie privée. On en déduit très vite qu'il souffre d'un manque affectif énorme de la part de ses parents et peu à peu on se rend compte qu'on a visé juste.

Olivier c'est l'homme que l'on peut croiser partout. Une carrière plutôt réussie, une femme charmante, une vie des plus ordinaires. Excepté peut-être un détail : un événement du passé qui le ronge depuis dix ans maintenant. Dix ans qu'il ne parvient pas à être serein et à se laisser vivre. Dix ans qui le détruise à petit feu.

Au départ, je n'avais pas prévu de lire ce roman. L'auteur que j'ai découvert à la nuit du livre d'Esquelbec m'en a parlé et ayant vu que c'était un premier roman, j'ai eu l'envie de découvrir une nouvelle plume. J'ai bien fais parce que même si j'ai ressenti ça et là des temps morts qui rompait le charme provoquée par une tension apparente, ce fut une lecture très sympathique offrant une fin ouverte comme je les aime et où le lecteur peut se laisser aller à sa propre interprétation. Les thématiques sont assez nombreuses. On y parle de réussite sociale où s'élever dans l'entreprise familiale est important pour tous. Olivier par exemple n'a de cesse de vouloir plaire et satisfaire son père, le grand patron qui pourtant ne lui accorde aucun privilège, bien au contraire. Leur relation est étrange, troublante et pas celle que l'on attendrait d'un père et son fils.

Olivier est aussi un homme amoureux de son épouse Caroline et leur relation qui semble si idyllique au départ va très vite prendre un tournant radical les éloignant l'un de l'autre. Le fait que la jeune femme attende un enfant n'est pas étranger aux changements qui s'opèrent chez Olivier lui qui dix ans auparavant a commis un crime dont il ne se remet toujours pas.

A côté de cette vie déjà compliquée l'auteur nous propose une dimension plus surnaturelle. Ce petit être toujours présent dans la vie d'Olivier, lui rappelant sans cesse sa lâcheté et son manque de compassion. Petit garçon qui n'avait rien demandé à personne et dont on a coupé la vie en plein élan, sans jamais remettre en question le comportement qu'ils ont eu à ce moment là.Et j'aurais beaucoup apprécié de voir ce petit garçon plus présent et parfois plus effrayant, mais finalement à sa manière, tout en douceur, il parvient à instaurer un climat angoissant autour d'Olivier. Jusqu'à cette fin libre, ouverte où chacun peut y aller de ses suggestions.

Les silences de l'hiver est donc un bon premier roman. L'auteur aurait pu pousser davantage la terreur et éviter quelques passages superflus et plat qui casse un peu l'ambiance, mais malgré cela j'ai passé un bon moment.

**Lecture légèrement effrayante.**



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